Deux producteurs de bovins de la région de Thetford, Jean-François Dion et Bertrand Gagné font partie d’un regroupement qui s’implique activement à faire la promotion d’un projet d’envergure provinciale : la mise sur pied d’une véritable coopérative d’abattage bovin au Québec.
L’idée de lancer ce projet de coopérative provient d’un besoin identifié par plusieurs producteurs québécois, à savoir la nécessité de se doter d’une entreprise d’abattage de bovins en sol québécois. Il n’existe effectivement plus aucun abattoir de moyenne ou grande taille dans l’est du Canada depuis la fermeture de Levinoff Colbex en mai 2012.
Selon eux, 80 % des bêtes québécoises sont maintenant abattues hors Québec, comme en Ontario et en Pennsylvanie, ce qui constituerait des pertes économiques majeures pour les producteurs, mais aussi pour l’économie québécoise. Plus encore, ils soutiennent que la majorité de la viande bovine consommée au Québec proviendrait d’aussi loin que d’en Uruguay en Amérique latine.
Description du projet
L’objectif de ce mouvement est de fonder une coopérative d’abattage de bovins, un type d’organisation qui, pour résumer, mise sur la coopération de membres-actionnaires qui gèrent démocratiquement une propriété collective, à l’image d’Olymel pour le porc et la volaille.
Le regroupement de producteurs projette de faire l’acquisition des bâtiments et équipements appartenant à Levinoff Colbex ; signe que le projet est sérieux et qu’il progresse bien. Pour l’instant, les installations appartiennent à Investissement Québec. La société d’État est aussi responsable de financer l’entretien de l’abattoir depuis sa fermeture.
Valeurs, avantages et intérêts
Plusieurs grandes raisons motivent la réalisation de ce projet. D’après eux, les coûts d’abattage seraient compétitifs et avantageux. De plus, des bêtes élevées au Québec seraient abattues ici même, ce qui encouragerait nos producteurs et qui permettrait à la population de « manger québécois », mentionnent les deux hommes.
D’un point de vue environnemental maintenant, la proximité entre les producteurs et l’abattoir favoriserait la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Incidemment, les circuits courts permettraient de garantir et même d’améliorer la fraicheur de la viande ainsi que de réduire les pertes.
Bien entendu, l’ouverture de la coop créerait aussi plusieurs emplois spécialisés et non spécialisés tout en contribuant à implanter au Québec une mise en marché du bœuf qui n’existe pas présentement. Ajoutons au passage que ce projet s’inscrit directement dans l’esprit de la politique de souveraineté alimentaire mis de l’avant par le gouvernement du Québec.
Source : Économie sociale Québec