L’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM)
En septembre 2013, au moment de signer la Déclaration d’engagement à l’achat public auprès des entreprises collectives, l’OMHM venait de terminer la révision de sa politique d’approvisionnements. Sa participation au projet-pilote montréalais L’économie sociale, j’achète ! représentait ainsi une occasion de concrétiser ses objectifs de développement durable et d’accroissement de ses liens avec les entreprises d’économie sociale.
En terrain connu…
L’OMHM gère un parc immobilier de près de 23 000 logements, occupés par plus de 40 000 personnes à revenu modeste sur l’île de Montréal. Cela fait de lui le plus grand gestionnaire résidentiel au Québec. « Nous sommes plus que des gestionnaires immobiliers, souligne toutefois Denis Quirion, directeur général de l’OMHM. Au-delà du logement, nous travaillons à favoriser le pouvoir d’influence et d’action dans leur milieu de vie de nos résidents. Nous considérons que c’est dans la fibre de l’OMHM de maximiser les retombées de notre présence dans la collectivité ».
Dans le cadre de ses activités, l’OMHM recourt souvent aux organismes du milieu. L’Office travaille notamment avec les groupes de ressources techniques en habitation (GRT) dans le cadre du programme de construction de logements Accès-Logis. Cette relation d’affaires représente une somme de plus d’un demi-million de dollars annuellement. D’autre part, l’Office fait appel aux services de nombreux organismes communautaires dans la livraison de services complémentaires à ses résidents : projets d’aide aux devoirs, de soutien aux aînés, de sécurité alimentaire, initiatives en développement durable, etc.
Une meilleure connaissance de l’offre des entreprises d’économie sociale permet à l’Office de mieux identifier le potentiel de l’économie sociale. « Plus on avance dans le projet, plus on voit de secteurs d’activités où il y a un potentiel accru de partenariat avec l’économie sociale, par exemple, en entretien ménager et horticole, dans certains projets de verdissement ou dans le secteur informatique », ajoute monsieur Quirion.
Explorer des avenues
Du côté de l’équipe des approvisionnements, ils se sont mis à la tâche afin de trouver les meilleures façons de travailler avec l’économie sociale qui respectent des règles en place. Ils ont expérimenté l’intégration d’une clause OBNL dans un appel d’offres qui accorde une marge préférentielle de 10 % à celles-ci. « Cette marge est autorisée dans notre politique d’approvisionnement. Nous voulions voir si que ce petit coup de pouce pouvait faire une différence pour les entreprises d’économie sociale qui, par exemple, effectuent des démarches d’insertion à l’emploi nécessitant un suivi spécifique sur le terrain », souligne Charles Lafrenière, chef d’équipe aux approvisionnements. D’autre part, son équipe a aussi lancé un appel d’offres sur invitation ciblant spécifiquement des entreprises d’économie sociale. « Au fond, il s’agit de cultiver le réflexe de vérifier, lorsqu’un contrat s’annonce, si des entreprises d’économie sociale peuvent répondre à nos besoins », ajoute-t-il.
Encore une fois, l’objectif est de mieux connaître les fournisseurs potentiels. Si certains des nouveaux contacts établis dans le cadre du projet-pilote ont mené à l’attribution de contrats, notamment en réparation de matériel électronique et en entretien ménager, les entreprises qui n’ont pas obtenu de contrat ont tout de même réussi à se faire connaître. Cet élément est important pour leurs futures démarches.
Sensibiliser et mobiliser
Le message de L’économie sociale, j’achète ! circule de plus en plus au sein de l’organisation. La direction multiplie les communications lorsque l’occasion se présente. Du point de vue des employés, cela revêt une importance certaine. Charles Lafrenière abonde dans ce sens : « Quand un dirigeant croit à un projet et s’y engage clairement, son équipe sait qu’elle aura l’appui nécessaire à ses démarches ».
Au nombre des actions de sensibilisation mises de l’avant depuis septembre, une présentation à été faite à l’assemblée automnale des gestionnaires. Monsieur Lafrenière y a présenté le projet-pilote ainsi que les outils dont dispose l’Office pour travailler dans cette voie. Les informations sur les 27 entreprises du projet-pilote ont aussi été mises en ligne sur l’Intranet de l’OMHM.
Au cours des prochaines semaines, l’équipe des approvisionnements prévoit tenir des rencontres de type speed-dating entre demandeurs et des entreprises ciblées, susceptibles d’offrir les services ou produits recherchés. L’après-projet devrait être axé sur l’ouverture à d’autres entreprises économie sociale.
Pour un effort à long terme
Pour Denis Quirion, l’implication de l’OMHM n’en est qu’à ses débuts. « Continuer de développer les relations d’affaires entre les entreprises d’économie sociale et les institutions, c’est important. Mais on peut aller plus loin et viser un maillage à plus long terme. Il arrive qu’une entreprise d’économie sociale ne soit pas en mesure de répondre aujourd’hui aux besoins d’une institution. Je crois qu’il est possible de travailler sur des ententes à plus long terme, de manière à ce que les besoins d’une institution contribuent à générer une croissance durable de la capacité de production des entreprises ! »