Accessibilité aux soins de santé — Des résultats porteurs d’avenir pour la Coopérative de solidarité SABSA de Québec

sabsa_logo_coop« Déjà nous pouvons qualifier de réussite l’expérience de la Clinique SABSA. Nous avons ici une preuve tangible qu’il y a moyen de faire mieux et de dispenser des soins de manière plus humaine et plus près des gens. Ce que nous démontre ce rapport, c’est que revoir les soins de premières lignes en misant sur les professionnelles en soins et non plus uniquement sur les médecins, ça fonctionne et ça améliore l’accessibilité. L’avenir du réseau de la santé passe par ce nouveau mode de fonctionnement, il passe par l’interdisciplinarité. » C’est en ces termes que la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, accompagné des chercheurs Damien Contandriopoulos, Mélanie Perroux et Bernard Roy, ainsi que de l’infirmière praticienne spécialisée en soins de premières lignes (IPSL), Isabelle Têtu, a rendu public le 10 septembre dernier le rapport préliminaire de recherche sur la Coopérative de solidarité SABSA. Ce rapport de l’équipe de recherche ESPI (Équipe de Soins Primaires Intégrés) couvre l’ensemble des activités de la clinique SABSA, des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur de Québec, sur une période de huit mois, soit d’octobre 2014 à juin 2015.

Sur la période couverte par le rapport, 1700 consultations pour 750 patients ont été effectuées par les professionnelles en soins de la Coopérative SABSA. Quatre-vingt-cinq pour cent des soins ont été assumés par l’IPSL lors de ces consultations. Moins de 5 % des consultations réalisées par les infirmières de la Coopérative ont nécessité une référence vers un professionnel de santé extérieur. La grande majorité des besoins de soins est donc prise en charge au sein de la Coopérative, dont on estime l’offre de services annuelle à 3000 visites. Les patients ne paient aucun frais pour les services reçus. Le coût moyen d’une visite à la Coopérative est de 68 $ et les économies liées aux soins médicaux non facturés au réseau sociosanitaire québécois s’élèvent à plus de 118 000 $ par année. Fait à noter, 64 % des patients qui ont fréquenté la clinique ont affirmé avoir un médecin de famille.

« Les résultats préliminaires obtenus à la Coopérative de solidarité SABSA sont une preuve de plus que la solution pour résoudre les problèmes d’accès aux soins au Québec passe par le déploiement à grande échelle de modèles interprofessionnels où les infirmières jouent un rôle central », a indiqué Damien Contandriopoulos, chercheur et professeur titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.

La gamme de services et de soins offerts par la Coopérative SABSA est multiple. Chaque professionnelle en soins peut exercer l’entièreté de son champ de pratique. Concrètement, les services offerts actuellement sont les suivants :

    • Suivis de traitement et suivis psychosociaux pour les personnes vivant avec le VIH et le VHC ;
    • Programme d’éducation à la santé ;
    • Service d’évaluation et de consultation ;
    • Soins infirmiers (ex. : dépistage, vaccination, enseignements, etc.);
    • Suivis infirmiers et psychosociaux ;
    • Clinique de proximité de soins infirmiers avec présence d’une infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne pour les soins courants et le suivi de maladies chroniques : prescription d’examens diagnostiques et de certains médicaments, utilisation et application de techniques et de traitements médicaux invasifs (PAP test, examen pelvien, points de suture, drainage d’abcès, etc.);
    • Suivi de grossesse normale jusqu’à 32 semaines puis, en alternance avec un médecin ;
    • Demande de services aux autres professionnels de la santé ; Inscription au guichet d’accès à un médecin de famille.

« Le présent rapport illustre bien le portrait de la réalité de SABSA depuis le début de la clinique de proximité. L’expérience vécue par les professionnels est grandement positive et nous permet d’expérimenter un nouveau modèle où l’infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne assume pleinement son rôle. Nous pensons que la diffusion de ces données permettra de faire reconnaître l’efficacité de ce modèle dans l’offre de soins de santé et dans la prise en charge de clientèles vulnérables », a poursuivi Isabelle Têtu, IPSL et cofondatrice de la Coopérative SABSA.

« Quand nous avons annoncé la participation de la FIQ au projet de recherche, il y a plus d’un an, nous avons dit que nous souhaitions obtenir des données pour convaincre le gouvernement qu’il existe d’autres façons de faire. Des façons de faire qui misent sur l’expertise et les compétences des professionnelles en soins, pas uniquement des médecins. C’est exactement ce que ce rapport vient confirmer aujourd’hui. L’expérience SABSA nous fait la démonstration que permettre aux professionnelles en soins d’exercer l’entièreté de leur champ de pratique peut améliorer l’accessibilité aux soins, permettre une meilleure prise en charge et coûter moins cher à l’État. La recherche n’est pas terminée, mais déjà nous pouvons demander au ministre de la Santé : mais qu’attendez-vous ? », a conclu Régine Laurent.

Le rapport préliminaire de l’équipe de recherche ESPI peut être consulté sur le site Internet de la FIQ.

À propos de la FIQ
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 66 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.

CESIM

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