Budget du Québec 20142015 : un budget de transition vers… ?

chantiereconomieQuébec, le 4 juin 2014 – Le ministre des Finances du Québec, monsieur Carlos Leitão, déposait aujourd’hui un premier budget pour ce nouveau gouvernement, un budget qu’on avait annoncé sous le signe de la rigueur et de la responsabilité. L’adoption unanime de la Loi sur l’économie sociale à l’automne 2013 a suscité des attentes chez les acteurs de l’économie sociale qui restent largement sur leur faim. Le Chantier de l’économie sociale est partagé entre certains éléments encourageants et d’autres qui suscitent des questionnements.

D’entrée de jeu, le Chantier salue la reconduction du financement des Pôles régionaux d’économie sociale qui, dans le contexte économique ambiant et à défaut d’une augmentation, témoignent de la reconnaissance de leur rôle stratégique dans le développement des territoires. « La mobilisation des acteurs de l’économie sociale dans la promotion, le réseautage et le développement des capacités contribue à l’essor de l’entreprenariat collectif et les Pôles régionaux ont fait la preuve de la pertinence de leur rôle dans les régions du Québec ». De la même façon, nous saluons les engagements en matière d’habitation communautaire et le congé d’intérêt à la Fiducie du Chantier de l’économie sociale.

Par contre, les documents budgétaires ne soufflent mot du prochain plan d’action en économie sociale tel que prévu dans la loi, ce qui fait craindre tant du moment où il sera mis en œuvre que des moyens qui y seront associés. De plus, en reconnaissant les impacts sociaux et économiques des entreprises d’économie sociale, la loi-cadre annonçait un accès équitable aux programmes gouvernementaux à ces dernières. Or, la formulation des critères d’admissibilité à certains programmes contenus dans le budget laisse planer quelques doutes sur cette disposition de la loi. Comme le souligne Patrick Duguay, président du conseil d’administration du Chantier : « Pour se développer, l’économie sociale doit pouvoir disposer des  conditions favorables offertes à l’ensemble des entreprises québécoises dans le respect de leurs spécificités. La loi-cadre engageait le Québec dans cette voie et nous nous attendions à ce que le budget aille dans ce sens et concrétise cet engagement. Or, il semble que du travail reste à faire sur cette question. Nous reconnaissons la nécessité de réviser les programmes mais il importe que cette démarche soit respectueuse de toutes les formes d’entrepreneuriat. » Nous profitons donc de l’occasion pour réitérer à notre tour l’importance que des experts en économie sociale soient associés à cette opération et nous souhaitons assurer le gouvernement de notre entière collaboration à cet égard.

Pour contribuer à la croissance économique du Québec, l’économie sociale doit compter sur la disponibilité des outils d’accompagnement. À ce chapitre, la coupure de 10% au financement des centres locaux de développement (CLD) jette une ombre plus qu’inquiétante sur le développement de l’économie sociale partout au Québec. Comme le souligne Pierre Morrisette, 2e vice-président du conseil d’administration du Chantier et directeur général d’une CDÉC de Montréal : « Alors que les perspectives de développement de l’économie sociale sont meilleures que jamais – on parle de relève d’entreprises, de réponse aux besoins des municipalités, d’ouverture des marchés publics, etc.- nous craignons l’ampleur des répercussions qu’entrainera cette coupure. » Il en est de même pour le partenariat avec les coopératives de développement régional (CDR) qui a contribué à l’émergence de coopératives et à la création d’emplois partout au Québec.

Le Chantier de l’économie sociale assure le gouvernement du Québec de sa collaboration empressée pour contribuer à une croissance inclusive.

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À propos du Chantier

Le Chantier de l’économie sociale est une organisation autonome ayant pour principaux mandats la promotion et le développement de l’économie sociale au Québec. Corporation à but non lucratif, le Chantier réunit des promoteurs d’entreprises d’économie sociale (coopératives et organismes sans but lucratif) œuvrant dans de multiples secteurs d’activités (environnement, services de proximité, communications, loisir, habitation, ressources naturelles, enfance-famille, formation, financement, culture, etc.), des représentants des grands mouvements sociaux et des acteurs du développement local en milieux rural et urbain.

L’économie sociale au Québec en bref

L’économie sociale québécoise est composée d’environ 7 000 entreprises, coopératives et OSBL, œuvrant dans 20 secteurs économiques (arts et culture, agroalimentaire, commerce de détail, environnement, immobilier collectif, loisir et tourisme, technologies de l’information et des communications, médias, manufacturier, services aux personnes, etc.). Elle emploie plus de 150 000 personnes et génère un chiffre d’affaires de plus de 17 milliards de dollars annuellement, ce qui représente environ 8 % du PIB québécois.

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Source : Chantier de l’économie sociale
Pour information : Martin Frappier,  (514) 8999916, poste 236, Directeur des communications

 

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