Des acheteurs publics découvrent l’économie sociale

Plus que jamais, les entreprises d’économie sociale sont des partenaires d’affaires incontournables dans une perspective de développement durable.

Permettre à des institutions publiques incontournables et à des entreprises de l’économie sociale montréalaise de se rencontrer et d’envisager des partenariats d’affaires. Voilà l’objectif ultime du circuit-découverte d’entreprises d’économie sociale effectué à bord de l’autobus scolaire de L’Autre Montréal, le 20 novembre 2013. À l’Artothèque, où ont culminé les rencontres de cette activité, les discussions et les échanges de cartes d’affaires l’ont confirmé : les institutions publiques sont convaincues du sérieux des entreprises d’économie sociale.

La Commission scolaire de Montréal se montre déterminée à accompagner les entreprises d’économie sociale et réussir à faire des affaires avec elles. « Dans le respect de nos règles et procédures, on veut donner la chance au plus d’entreprises d’économie sociale possibles », a résumé François Poirier, analyste au bureau des approvisionnements de la CSDM. Pour preuve, la CSDM est déjà en pourparlers avec deux entreprises d’économie sociale concernant des besoins spécifiques de l’institution.

Convaincantes
Les entreprises d’économie sociale visitées cette journée-là ont marqué des points auprès de la vingtaine de représentants d’institutions publiques qui ont participé aux visites. « Les organisations que j’ai visitées sont solides et produisent des biens et services de qualité. On est bien loin du cliché des entreprises de pauvres ! », a souligné Normand Richard, chef de division du service des approvisionnements de la Ville de Longueuil. Qu’il s’agisse de l’entreprise Petites-Mains (fabrication textile), d’Imprime-Emploi (imprimerie et production graphique), de Service d’entretien Pro-Prêt (entretien ménager), de Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve (alimentation et service traiteur), des Ateliers d’Antoine (produits du bois) ou de L’Artothèque (location d’œuvres d’art, expositions), chacune d’elle a su démontrer son professionnalisme et son savoir-faire.

La volonté de faire des affaires ensemble devra cependant être forte, car d’incontournables obstacles devront être surmontés. « Nous avons quelques contrats avec des organismes publiques, mais c’est minime ; il faut que le gouvernement démontre qu’il veut faire affaire avec nous autres », insiste Ruben Jimenez, coordonnateur à l’exploitation chez Pro-Prêt, une entreprise qui offre des services d’entretien ménager et dont le chiffre d’affaires avoisine les 4 millions de dollars. Selon lui, certaines conditions incluses dans les appels d’offre, comme le dépôt de garantie en argent ou des exigences techniques restrictives, empêchent trop souvent des entreprises d’économie sociale d’avoir voix au chapitre.

Projet-pilote encourageant
Le vent semble toutefois tourner dans la bonne direction. « Même si je n’étais pas certain [de la pertinence] du projet-pilote au début, je sens désormais un engouement : les institutions publiques voient en nous de bons partenaires pour le futur », souligne M. Jimenez.

Ces visites d’entreprises d’économie sociale s’inscrivent dans le cadre du projet-pilote montréalais L’économie sociale j’achète ! Elles ont été organisées par le Comité d’économie sociale de l’île de Montréal (CÉSÎM), en collaboration avec l’Espace québécois de concertation sur les pratiques d’approvisionnement responsable (ECPAR).

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CESIM

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