Global Voices : le monde parle, écoutez-vous ?

Sans doute connaissez-vous Global Voices. Comme son nom le laisse penser, il s’agit d’un réseau de plus de 500 blogueurs du monde qui proposent naturellement une revue de blogs en une vingtaine de langues. L’idée est simple : traduire dans autant de langues cibles que possible des billets publiés dans une langue source. Pour ce faire, Global Voices recourt aux services de traducteurs volontaires qui sont aussi des blogueurs actifs.

Opposition média classique — média citoyen

Les objectifs de Global Voices sont très explicites :

  • attirer l’attention sur les conversations en ligne les plus intéressantes, sur les nouvelles perspectives qui émergent grâce à Internet dans le monde entier, en indiquant les liens vers des textes, photos, podcasts, vidéos et autre formes d’expression des individus sur Internet, dans le monde entier ;
  • faciliter l’émergence de nouvelles voix sur le Web à travers des formations, des tutoriels en ligne, et la promotion de logiciels libres et gratuits qui peuvent être utilisés sans risques par les internautes du monde entier pour s’exprimer ;
  • défendre la liberté d’expression dans le monde et protéger le droit des citoyens de relater des événements et d’exprimer des opinons sans craindre la censure ou la persécution.

Il ne s’agit donc pas d’un banal service de traduction de blogs mais d’une entreprise citoyenne qui souligne la différence entre les médias traditionnels et les médias alternatifs. Alors que les premiers sont accusés de véhiculer des stéréotypes et des opinions influentes, les second ambitionnent tout simplement de donner la voix au sans-voix, à ceux dont les histoires de vie ne feront presque jamais la une des grands journaux, à ceux dont le sort est souvent ignoré.

A ce propos, Global Voices énonce clairement ses intentions : “A une époque où les grands médias traditionnels font l’impasse sur beaucoup d’informations qui sont néanmoins importantes pour un grand nombre de citoyens de par le monde, Global Voices souhaite corriger ces disparités dans le traitement de l’actualité en utilisant le pouvoir des médias personnels en ligne”.

Quid de la solidarité ?

Ainsi présentée, cette initiative n’est pas étrangère aux enjeux de solidarité internationale. En tant qu’organe d’information, elle donne écho à plusieurs causes dans le monde, notamment celles relatives aux droits humains, à la démocratie et à la liberté.

Le dernier billet publié en ce jour traite du Yémen, pays touché depuis une dizaine de mois par un soulèvement. Sous le titre “Hommage au courage des femmes de la révolution”, le billet écrit originellement en anglais a été traduit en français puis en dix autres langues. On y apprend que les femmes yéménites participent aux côtés des hommes aux manifestations pacifiques contre le régime au pouvoir. Ce qui n’est pas évident quand on sait que le Yémen est un pays musulman où est appliquée la charia. Des vidéos de manifestations sont publiées à l’appui des textes.

Le site Global Voices traite aussi certains faits sous la forme de dossier comme celui surla forêt amazonienne. L’année 2011 déclarée par les Nations Unies comme Année internationale des forêts, il était nécessaire d’attirer l’attention du monde sur la déforestation qui frappe la région de l’Amazonie et y affecte environ 30 millions de personnes et 350 groupes ethniques et autochtones.

Manifestement, Global Voices est un outil au service de la solidarité, lequel outil s’appuie sur Internet et les médias sociaux pour informer sur la manière dont ceux-ci sont utilisés pour faire entendre des voix souvent inaudibles. La preuve est ainsi faite que le web tout entier peut être mobilisé à des fins citoyennes.

> Voir le site Global Voices

> Source : http://cursus.edu

 

CESIM

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