En s’alliant aux municipalités, les entreprises d’économie sociale comblent l’espace laissé vacant par l’économie « traditionnelle » et rendent les villes plus attrayantes pour les investissements extérieurs. Convaincu de ce principe, le maire de Montréal, Denis Coderre, entend « travailler fort » pour accueillir un important forum international d’économie sociale dès l’an prochain dans la métropole.
« On l’oublie trop souvent, mais la relance de l’économie du Québec n’est pas seulement l’apanage d’une poignée d’acteurs financiers. Elle passe par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux », a déclaré M. Coderre mardi lors du premier forum québécois rassemblant le milieu de l’économie sociale et le monde municipal.
Qualifiant l’économie sociale de « réalité incontournable », il s’est engagé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que Montréal soit l’hôte en 2015 du Global Social Economy Forum. « Je sais qu’une nouvelle rencontre [du forum] est prévue à Séoul en 2014, mais disons qu’il est possible de penser qu’une ville comme Montréal serait assez bien placée pour accueillir un tel événement et faire rayonner davantage notre modèle québécois », a‑t-il lancé sous les applaudissements de son auditoire. « C’était écrit sur ma feuille : “Je ne veux pas m’avancer .” Non, je m’avance : on travaille fort pour l’avoir, c’est tu correct ? »
Le maire de Montréal s’est également montré ouvert à l’une des principales revendications du Chantier de l’économie sociale, qui réclame l’inclusion de « clauses sociales » dans les appels d’offres publics. Ces clauses prévoiraient par exemple qu’une entreprise qui veut soumissionner pour décrocher un contrat municipal doive privilégier l’embauche d’une main‑d’oeuvre locale ou favoriser la réinsertion sociale. M. Coderre a demandé à Monique Vallée, responsable du développement social et communautaire au comité exécutif de la Ville, « d’évaluer la possibilité de mettre sur pied un projet-pilote » à ce sujet.