Journal Métro, Montréal
La Ville de Montréal bonifie son programme de subvention pour les bâtiments occupés par des entreprises d’économie sociale en injectant 3M$ supplémentaire aux sommes déjà allouées. Déjà très populaire, ce programme d’aide à l’acquisition et à la rénovation de bâtiments a permis à un total de 45 projets d’économie sociale de voir le jour.
« La force de l’économie sociale, c’est qu’en plus de permettre une vitalité économique, on cherche à répondre aux besoins de la population, a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante. C’est un levier économique qui est important, car ça cible des secteurs qui sont plus facilement délaissés par l’économie traditionnelle. »
Ce programme, lancé en 2020, offre aux entreprises d’économie sociale jusqu’à 400 000$ pour l’acquisition d’un terrain ou d’un bâtiment, mais aussi pour réaliser des projets de rénovation. Sur l’ensemble des subventions accordées, cinq d’entre elles visaient l’acquisition d’un bâtiment.
« Une des menaces majeures qui planent sur les entreprises d’économie sociale, c’est le prix des loyers, a ajouté la mairesse. Dans certains cas, c’est ce qui vient un peu comme tuer l’organisme parce que l’économie sociale va répondre à des besoins dans une communauté et dans un endroit particulier. »
Le responsable du développement économique et commercial, du savoir, de l’innovation et du design au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabouin, explique que ces subventions viennent en partie combler la mise de fonds que les entreprises doivent débourser lors de l’acquisition d’un bâtiment.
« Pour acheter un bâtiment, ça prend de l’argent comptant pour payer une partie. Le reste se finance par d’autres partenaires financiers. Nous, c’est ça qu’on vient combler, c’est cette partie-là de mise de fonds, a expliqué Luc Rabouin. On met quand même un morceau important dans un montage financier plus large. »
L’économie sociale représente plus de 67 000 emplois dans la métropole, répartis dans près de 2 800 entreprises sociales. Chaque année, ce secteur génère près de 11,7 G$.
L’économie sociale est une partie importante de notre économie au sens très large et, pour la Ville de Montréal, on la considère à part entière et on veut continuer à les soutenir du mieux qu’on peut. Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal
Pour le vice-président du Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal, Nicolas Lemaire, cette annonce arrive à « point nommé » alors que les pressions financières sur les entreprises d’économie sociale croissent.
« On est heureux de savoir que la Ville de Montréal reconnaît l’importance des entreprises d’économie sociale en soutenant leur besoin en matière de projet immobilier, a expliqué Nicolas Lemaire. Dans un contexte d’inflation et de rareté des espaces à coût abordable, les besoins sont grands et ils vont en croissance .»