Portrait sur les Conversations montréalaises sur l’économie sociale

Portrait d’une virée aux quatre points cardinaux de l’île (Est, Ouest, Nord, Sud) et d’une Grande Conversation montréalaise sur l’économie sociale

Printemps 2024. Le CESIM tient ses Conversations montréalaises sur l’économie sociale.  Quatre points cardinaux (Est, Ouest, Nord, Sud), des territoires différents, des histoires et des communautés tissées serrées pour le développement d’une métropole inclusive, solidaire et résiliente.

Cinq occasions d’y participer (une fois, deux fois… ou à toutes) au total :

  • Quatre Conversations sur la rose des vents (Est, Ouest, Nord, Sud), du 19 mars au 28 mars 2024
  • Une grande conversation le 23 avril 2024


Une invitation à venir échanger et réfléchir sur les changements qui touchent nos quartiers et nos milieux de vie. Des conversations qui sont aussi l’occasion de partager des pratiques, des initiatives et des expériences afin de pouvoir répondre collectivement aux défis de nos territoires.

UNE SEULE QUESTION AU CENTRE DE LA DÉMARCHE. UN CONTEXTE DE TRANSITION DANS NOS COMMUNAUTÉS
L’économie sociale étant aux premières loges des grandes transitions démographique, numérique et socioécologique, tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle de nos quartiers : comment l’économie sociale peut donner des réponses concrètes, inspirantes et inédites aux différents enjeux qui nous touchent ?
C’était la question au cœur de notre démarche pour aller à votre rencontre ! Vous avez été plus de 350 personnes à participer à l’une ou l’autre des Conversations et avoir partagé et offert des réponses concrètes sur les projets qui vous tiennent à cœur, les inquiétudes quant au développement de ceux-ci et des pistes de solution qui pourraient inspirer le développement de l’économie sociale sur le territoire ! Merci !

  • Pour partager vos défis, vos questions et vos apprentissages –et écouter ceux des autres –quel que soit votre intérêt au développement de l’économie sociale
  • Pour réfléchir avec les autres participant·e·s sur l’ancrage actuel et possible de l’économie sociale dans le contexte local et régional
  • Pour créer des liens avec des acteurs de l’économie sociale, des organismes, des regroupements et des citoyen·ne·s engagé·e·s de différents secteurs et différentes parties du territoire
  • Pour initier de nouvelles collaborations et alliances entre nos différentes initiatives pour répondre à ces défis
  • Pour mieux connaître vos projets et vos défis, afin de soutenir encore davantage le développement de l’économie sociale sur l’île de Montréal et orienter nos actions au cours des prochaines années
  • Pour alimenter le Sommet sur l’économie sociale prévu en 2025, dans le contexte de la Tournée des régions du Chantier de l’économie sociale
  • Parce que les enjeux et les défis changent sur l’île de Montréal et les besoins de ses citoyens et citoyennes aussi
  • Parce que l’économie sociale répond à des besoins et est toujours à la recherche de moyens de mieux y répondre
  • Parce que nous souhaitons prendre le pouls du terrain pour alimenter nos réflexions et créer des occasions de collaboration sur le terrain

Les Conversations en chiffres 

  • Près de 350 de participant.e.s
  • 150 projets répertoriés qui vous tiennent à cœur
  • Près de 1 000 contributions documentées

La démarche

Les Conversations montréalaises sur l’économie sociale du CESIM s’inscrivent dans une démarche participative et d’intelligence collective pour générer des conversations inspirantes, vibrantes et initier des collaborations. Elles ont été l’occasion d’aller prendre le pouls du terrain et de mieux comprendre des enjeux concernant le développement de l’économie sociale sur le territoire montréalais.

Les Conversations ne constituent pas une recherche exhaustive de tout ce qui a cours sur le territoire.

Les personnes qui ont accepté notre invitation, les territoires sur lesquels nous avons tenu celles-ci et les questions documentées sont autant de variables qui ont une influence sur les projets inspirants proposés, nos constats et les enjeux qui émergent de ces conversations.

Ces conversations n’en sont pas moins une ressource précieuse pour alimenter nos réflexions et enrichir nos programmes, de façon à favoriser le développement de l’économie sociale sur le territoire.

Pour mieux comprendre la présentation des résultats :

  • Nous avons choisi de miser sur les données qualitatives nous permettant de mieux comprendre les enjeux 
  • Nous avons aussi choisi de retenir les volets sur lesquels le CESIM et ses partenaires ont le potentiel d’agir
  • Ce sont les données recueillies, prises dans leur ensemble, qui nous donnent des clés de compréhension sur ce qui se passe sur le territoire montréalais.

Les données recueillies permettent d’alimenter l’ensemble du travail du CESIM, autant en termes de représentation au sein de diverses instances que dans la conception de nos projets et programmes.

En savoir plus sur l’ensemble de la démarche : en bref, comment nous l’avons fait ?

Une série de quatre Conversations montréalaises sur l’économie sociale (Nord, Sud, Est, Ouest) sur le terrain ont porté sur le développement de l’économie sociale sur l’île de Montréal et se sont déroulées sur des territoires différents. Une Grande conversation montréalaise sur l’économie sociale, comme activité synthèse, a eu lieu pour conclure la série d’événements et s’inscrivait dans les activités pré-Sommet de l’économie sociale dans le cadre de la tournée de régions du Chantier de l’économie sociale.  Les personnes invitées ont pu choisir d’aller à la conversation régionale de leur choix et/ou à la grande conversation.

Ces rencontres ont favorisé la discussion entre les acteurs présents par l’utilisation d’approches participatives et d’intelligence collective. Les personnes participantes ont ainsi eu quatre occasions d’y participer (nord, sud, est, ouest), puisque sensiblement la même démarche était proposée pour les 4 conversations aux 4 points cardinaux.  Notre souhait était d’aller à la rencontre des partenaires sur le terrain, qu’il s’agisse d’organismes communautaires, de citoyens qui ont des préoccupations pour le développement de la région de Montréal, d’entreprises d’économie sociale ou de partenaires intéressés par le développement de l’économie sociale sur leur territoire.  Ces rencontres ont réuni des personnes d’horizons différents dans chacun de ces lieux. Les réseaux et entreprises de l’économie sociale y ont été conviés bien sûr, mais aussi de gens préoccupés par certains enjeux montréalais et ce, afin de favoriser une plus grande synergie entre les différents acteurs.

Ces conversations montréalaises sont inspirées d’une démarche du CESIM menée en 2014 qui avait permis d’identifier des tendances en économie sociale et d’orienter les actions du CESIM. Il est intéressant de constater que les tendances identifiées par le CESIM en 2014 se sont aujourd’hui confirmées. C’est donc dire que cet exercice a été porteur !  Avec l’exercice de 2024, une chose est sûre : la démarche des Conversations montréalaises sur l’économie sociale orientera nos actions pour les prochaines années. Et le CESIM continuera son action pour soutenir et déployer encore plus largement l’économie sociale sur le territoire !

QUATRE CONVERSATIONS (NORD, SUD, EST, OUEST)

Les tendances dans les projets qui vous tiennent à cœur :

Ce qui vous inquiète dans le développement de vos projets et/ou les moyens pour les amplifier :

LA GRANDE CONVERSATION

Les grandes transitions : démographique, socioécologique et numérique

Les changements démographiques influencent l’ensemble de l’écosystème de l’économie sociale. Pour certains, la réflexion sur les enjeux démographiques se concentre principalement sur les causes de ces changements, tandis que pour d’autres, elle se concentre davantage sur leurs conséquences.

Selon les informations recueillies, les changements démographiques seraient principalement causés par les défis sociologiques suivants :

1 > Augmentation de la population vieillissante

Le vieillissement de la population contribue à une instabilité du marché du travail. D’après les réponses obtenues, une population vieillissante a un impact sur les éléments suivants :

  • La pénurie de main‑d’œuvre
  • Les stratégies ressources humaines (RH) doivent être repensées pour faire face aux enjeux générationnels, lesquels révèlent des valeurs différentes face aux exigences et aux besoins des employé.e.s dans leur milieu de travail
  • L’augmentation de l’isolement et de la précarité pour cette population à risque (c’est-à-dire la population vieillissante à risque.
  • Pour les entreprises d’économie sociale dont la mission est liée à cette problématique (ex. : celles qui travaillent avec les aînées et les populations vieillissantes), la demande de services augmente, mais toutes ne peuvent être satisfaites

2 > Croissance de la population immigrante

  • L’augmentation de la population immigrante est une réalité que l’on observe. Pour de nombreuses personnes participantes, il s’agit d’un changement démographique préoccupant, mais qui n’a pas d’impact direct sur leur mission ou leurs offres de services pour l’instant.

Cependant, pour d’autres, les personnes participantes indiquent qu’elles restent attentives à la situation, car elles ressentent les effets suivants :

  • Augmentation du nombre de personnes en situation de précarit
  • Difficulté d’intégration sur le marché du travail
  • Nécessité d’adapter leurs communications en fonction de ces nouveaux publics cibles
  • Les entreprises d’économie sociale desservant cette population ont de la difficulté à répondre à la demande croissante de services

3 > Crise du logement

  • La crise des logements et des locaux disponibles modifie le paysage démographique des montréalais. Selon le secteur d’activité des entreprises d’économie sociale, les impacts se manifestent différemment :
  • Pour les entreprises œuvrant dans l’immobilier, la nécessité de développer des projets de logements et de locaux abordables rapidement est incontournable.
  • Entre la nécessité et la faisabilité de tels projets, le financement et la mobilisation constituent les principaux obstacles.
  • En raison de la crise du logement entraînant de nombreux déménagements ou de déplacements de personnes vivant dans la précarité, certaines entreprises peinent à maintenir un ancrage solide auprès de leurs bénéficiaires
  • La crise du logement influence également les stratégies internes des entreprises qui doivent s’adapter à la « décentralisation » du lieu de travail. Il devient de moins en moins essentiel pour les travailleurs d’habiter près de leur lieu de travail. Pour certaines entreprises, cela peut devenir un avantage favorisé par le télétravail. Toutefois, pour celles qui nécessitent une présence physique des employé.e.s, le télétravail devient un enjeu contribuant à la pénurie de main‑d’œuvre

Il est évident que la compréhension des enjeux climatiques varie considérablement d’un individu à l’autre. La majorité des acteur.trice.s de l’économie sociale se sentent concerné.e.s, soit par l’impact des enjeux climatiques ou de la transition socioécologique sur leur mission, soit par l’impact sur leurs activités économiques. Dans ce contexte, tout repose sur la perception.

La plupart des acteur.trice.s de l’économie sociale ont mentionné que les événements climatiques ont un impact direct sur leur culture organisationnelle. Cela inclut la modification des politiques internes et l’adoption de pratiques d’approvisionnement responsable.

« Les exigences écologiques en matière de retombées peuvent être contradictoires, difficiles à mesurer. »

Les événements climatiques et l’émergence d’une prise de conscience écologique influencent les finances des entreprises d’économie sociale. Bien que ces dernières soient déterminées à entreprendre les actions nécessaires pour atténuer les effets des changements climatiques, celles-ci pèsent lourdement sur leur budget.

« Notre organisme a toujours eu à cœur l’écologie, le développement écoresponsable, mais notre pouvoir d’action concernant la « responsabilisation » est limité par le manque d’offre sur le territoire et les coûts financiers. »

En contrepartie, les accompagnateurs et les spécialistes en financement indiquent que, peu à peu, la prise en compte de l’environnement comme critère d’évaluation deviendra de plus en plus importante dans le financement de projets collectifs.

« De plus en plus de programmes de financement exigent que les entreprises d’économie sociale se dotent de politiques de développement durable. Nous accompagnons des entreprises pour qui l’environnement est intégré à leur mission. »

De façon unanime, les personnes participantes considèrent que les changements technologiques ont un impact significatif sur leurs projets. Cependant, une analyse plus approfondie révèle une diversité de perspectives quant à la manière dont la technologie les affecte. Pour certains, ces changements sont perçus positivement, tandis que pour d’autres, ils représentent un défi considérable.

La perception des changements technologiques est positive lorsqu’ils sont utilisés pour accroître la productivité interne de l’entreprise dans les domaines administratif et opérationnel. Selon certains répondants, les changements technologiques amènent une expérience particulièrement positive dans le développement de leur entreprise, attribuable à la création de produits ou de services qui tirent pleinement parti de la technologie.

Plus particulièrement dans le domaine de la culture, certains acteurs considèrent la technologie comme un moyen de diffusion et de transmission favorisant son accessibilité, tandis que d’autres la perçoivent comme une source de contraintes supplémentaires en termes de ressources financières et de compétences numériques qui alourdit les charges administratives.

Les perceptions positives des changements technologiques s’articulent autour des points suivants :

  • L’intégration de ces changements dans leur proposition de valeur
  • La facilitation des interactions avec les clients ou les bénéficiaires
  • L’utilisation de la technologie comme outil pour améliorer l’efficacité administrative et la productivité opérationnelle
  • La reconnaissance du potentiel positif des changements, tout en exprimant un besoin de formation en interne et une surcharge d’informations numériques
  • Des avantages pour leurs offres de services, malgré une complexité accrue dans les tâches administratives et une gestion plus complexe des données

Mais on note aussi une réserve quant à l’impact et à la complexité des changements, ainsi que des préoccupations concernant l’utilisation, la propriété intellectuelle et les implications pour les travailleurs et les travailleuses.

En revanche, les perceptions négatives des changements technologiques mettent en évidence les points suivants :

  • Une difficulté accrue à établir des liens avec les clients, les bénéficiaires ou les partenaires, ce qui affaiblit leur position
  • Un fardeau financier accru lié à la nécessité d’adopter de nouvelles technologies
  • Un impact négatif direct sur leur capacité à fournir des services, à rivaliser sur le marché et à s’adapter à la pression de la transformation numérique

LES 11 THÈMES SUR LESQUELS VOUS AVEZ ÉCHANGÉ

Les constats présentés pour chacun des thèmes sont un résumé des propos recueillis pendant les conversations.

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • La charge de travail élevée, associée à peu de repos, affecte les équipes de direction
  • Pour les coopératives, les implications dans la vie démocratique ajoutent une charge supplémentaire sur les épaules des membres pour les petites structures
  • Le manque de ressources et de relève crée de la pression sur les directions générales

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • La polyvalence nécessaire au sein des petites équipes, qui travaillent sur plusieurs mandats, crée un enjeu de surcharge de travail
  • La problématique du sous-financement pour retenir les employé.e.s et éviter un fort taux de roulement se révèle épuisant pour les équipes de direction
  • La délégation pour les directions générales des petites organisations est un enjeu

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • Disposer de ressources humaines supplémentaires pour embaucher davantage
  • Avoir une meilleure rétention des employé.e.s contribuerait à faciliter l’engagement des équipes de travail

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • Nouveaux locaux, plus de ressources financières et une meilleure compréhension de la clientèle

Qu’est-ce que tu aimerais qu’on sache et que l’on comprenne à propos de cet enjeu ? En d’autres termes, qu’est-ce qui n’est pas évident à discerner pour une personne extérieure ?

  • L’inflation et la nécessité d’augmenter les salaires des employé.e.s sans pour autant accroitre les prix de vente créent un cercle vicieux qui favorise l’épuisement des directions générales et des gestionnaires
  • Difficulté à gérer la gestion de croissance rapide avec un manque de ressources humaines et matériel

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • La force du réseau permet de démarrer de nouveaux projets, d’élargir son réseau, de disposer de soutien externe, de trouver de nouveaux fournisseurs et de collaborer sur la recherche et le développement
  • La volonté commune pour la recherche de partenaires, notamment pour du support au démarrage

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • La complexité de créer des partenariats entre les entreprises d’économie sociale ayant des missions différentes
  • Les enjeux de réputation : manque de confiance envers les OBNL et les entreprises d’économie sociale
  • La compétition avec les entreprises privées associée à la crainte de nouer un partenariat où il est possible de se faire voler l’idée/concept innovant
  • La nécessité de se faire présenter des partenaires potentiels, sans quoi les maillages sont plus difficiles : bénéficier d’une mise en relation
  • L’énergie nécessaire pour mettre en place des partenariats peut être un frein potentiel

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • La valorisation des politiques d’approvisionnement responsable mise de l’avant par les organisations
  • La création de nouvelles opportunités de mises en relation par l’entremise du CESIM, acteur de confiance dans l’écosystème
  • L’identification de partenaires locaux et d’entreprises privées qui sont ouvertes à faire affaire avec des entreprises d’économie sociale
  • La création d’un répertoire d’entreprises collectives et privées ouvertes aux partenariats
  • La création d’événements dédiés spécifiquement aux partenariats pour créer des maillages
  • Que les acteurs économiques pensent à se tourner vers l’économie sociale pour leur approvisionnement
  • La mise de l’avant d’une image attirante et incontournable de l’économie sociale
  • Le financement pour les entreprises collectives et pour les organismes détenus par des personnes immigrantes
  • La facilité de créer des contacts avec des entreprises privées qui favorisent des partenariats avec l’économie sociale
  • Faire abstraction des contraintes de temps et d’argent qui permettrait de développer des projets

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • Le professionnalisme et la valeur ajoutée des entreprises d’économie sociale devraient être valorisés pour résoudre les problèmes socioéconomiques
  • Le temps important à consacrer pour créer et maintenir des contacts
  • La nécessité de la rétention du savoir interne ou du transfert de connaissance pour pérenniser les maillages existants 

Qu’est-ce que tu aimerais qu’on sache et que l’on comprenne à propos de cet enjeu ? En d’autres termes, qu’est-ce qui n’est pas évident à discerner pour une personne extérieure ?

  • Retenir le professionnalisme et la valeur ajoutée des entreprises d’économie sociale dans notre société (intérêt à travailler ensemble pour résoudre les problèmes sociaux économiques)
  • Aider l’entrepreneur collectif à adapter son idée à la clientèle locale, donc québécoise, et lui faire comprendre les réalités locales / gouvernementales
  • Le transfert de connaissance en interne pour pérenniser les savoirs
  • Ne pas penser à un projet en termes de volume, mais en termes de valeur ajoutée pour toutes les parties prenantes

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • La part du loyer est très importante et limite la rentabilité des entreprises d’économie sociale
  • La difficulté à trouver des locaux vacants et abordables

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • Le coût important des aménagements nécessaires pour opérer

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • Développer de solutions d’accompagnement pour trouver des locaux et du financement pour que les loyers soient abordables.

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • Utiliser les immeubles patrimoniaux vacants
  • Acquérir un bâtiment
  • Obliger toute nouvelle construction à avoir un rez-de-chaussée commercial

Qu’est-ce que tu aimerais qu’on sache et que l’on comprenne à propos de cet enjeu ? En d’autres termes, qu’est-ce qui n’est pas évident à discerner pour une personne extérieure ?

  • Qu’il faut sortir des bâtiments du marché spéculatif pour pouvoir permettre aux entreprises d’économie sociale de s’y installer et/ou d’y rester.

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Le financement est difficile et il y a trop d’acteurs financiers à devoir contacter
  • Une collaboration plus étroite dans le milieu, pour réduire la compétition et s’entraider, serait nécessaire afin de mieux se concerter.

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • La difficulté à financer la transformation numérique
  • La difficulté à créer un montage financier

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Le défi de communiquer son impact une fois mesuré

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • Des données limitées, le choix des indicateurs difficile et des partenaires nombreux
  • Le coût de la mesure d’impact et le temps nécessaire
  • La difficulté de démontrer l’impact direct des entreprises d’économie sociale

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • La mise en place de formation et de coaching sur mesure

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • L’accompagnement externe pour doter les entreprises d’économie sociale de mesures d’impacts et par la création d’un outil adapté pour simplifier la récolte de données

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • La difficulté à identifier les responsables à la Ville pour répondre aux questions sur les appels de projets

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • La difficulté à identifier les opportunités de financement de la Ville et des arrondissements

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • La récurrence de financement et des appels de projet plus nombreux
  • Le besoin de disposer de fonds à long terme (plus qu’un an par exemple) pour créer des projets structurants

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • L’enjeu d’être soutenu financièrement en conservant sa liberté d’action
    • Le défi d’engager un nouveau projet, sans le soutien d’un bailleur de fonds
  • Le besoin d’un continuum de services pour que les entreprises ne se retrouvent pas sans financement et sans aide après les premiers mois de financement, dans les phases de démarrage
  • Faire des changements concrets au niveau politique pour faire avancer le mouvement de l’économie sociale à différents niveaux
  • Le développement de partenariats avec la Ville et les entreprises d’économie sociale pour répondre à des enjeux sociaux de la communauté
  • L’importance de la concertation et du développement de son réseau de contacts pour générer des partenariats
  • La mise en place d’une cartographie des programmes offerts avec les coordonnées des personnes-ressources
  • Une offre structurée des opportunités offertes par la ville pour une meilleure anticipation
  • Le financement à plus long terme pour pérenniser les projets : ex. : 3 ans de financement
  • Faire les annonces des sources de financement sur le plus long terme, de façon à pouvoir anticiper la rédaction et la préparation des appels de projets et décider si on va de l’avant dans les demandes de financement.
  • La récurrence du financement pour offrir des projets structurants
  • Le lancement d’un groupe de travail avec les 8 villes les plus importantes du Québec pour réfléchir aux politiques municipales va être une source de concertation utile pour le mouvement de l’économie sociale au Québec !

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Les organismes locaux manquent de ressources pour s’impliquer dans leur développement :  Des ressources supplémentaires dédiées aux organismes locaux permettraient de s’engager davantage dans leur développement et d’envisager le changement d’échelle.  À cet effet, la dépendance envers l’écosystème municipal et des tables pour se développer est un frein.
  • Le besoin de soutien pour la gestion de la croissance (RH, maillage, financement et subvention)
  • L’ancrage local et le développement : peur de la perte d’identité locale, enjeu d’appropriation, d’appartenance, anxiété des équipes
  • Le défi que les programmes de changement d’échelle ne s’appliquent pas toujours aux petites structures en démarrage

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • La reconnaissance de la diversité des acteurs et des projets portés est nécessaire pour répondre à l’ensemble des besoins
  • L’enjeu de concurrence/compétition dans le domaine
  • L’importance de consolider le modèle d’affaires avant de procéder au changement d’échelle
    • Le besoin de financement en ce qui a trait à la consolidation
  • Les possibilités d’augmenter le volume des activités et le besoin d’investissements financiers, associés au défi de la rentabilité et aux coûts qui sont liés (locaux, stock et ressources humaines), et ce, tout en conservant des prix solidaires pour les bénéficiaires.
  • L’enjeu de rentabilité lié à l’investissement (locaux, stock et RH) tout en conservant des prix solidaires

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • Des partenariats avec d’autres entreprises d’économie sociale (mutualisation des moyens de transport)
  • Un financement récurrent

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • Accès à des crédits d’impôt pour les entreprises d’économie sociale
  • Accès à du financement comparable à ce qui est mis à disposition des entreprises privées pour le développement de produits technologiques
  • Besoin que le réseau d’investissement social encourage l’entrepreneuriat ayant un produit technologique
  • Accès à la présentation d’exemples concrets de réussite et d’échec qui soient expliqués en atelier ou conférence

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Mutualisation difficile à réaliser sans la réflexion et les décisions en matière d’interopérabilité

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • Défi de l’interopérabilité et méconnaissance des aspects technologiques : est-ce que les systèmes d’information peuvent communiquer entre eux ?
    • Défi de partage d’informations et de données qui permettraient à des structures communes de croître
    • Penser aux outils et au référentiel : développer un langage et des façons de faire en commun
    • Changement de paradigme pour aborder différemment la collaboration et la mutualisation
    • Peur de perdre du pouvoir et de l’information : manque de confiance
  • Enjeu de trouver le financement : besoin de plus d’investissements
  • Enjeu de gestion des ressources : les opérations sont prenantes

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • Faire participer les plus gros contributeurs disposant de ressources 
    • Plus facile de mutualiser quand on est un petit joueur : les grandes organisations ont tendance à internaliser leurs ressources, moins de raisons de coopérer

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • Mieux travailler ensemble alors que nous sommes concurrents peut être un défi
  • Temps requis pour développer des alliances est important : différentes approches possibles à développer
  • Volonté de mieux se connaître
  • Disposer d’une ressource dédiée au développement et au déploiement de projets de mutualisation : conseiller à la mutualisation pour identifier et étudier les opportunités
    • Soutien des fédérations et des réseaux : leadership et mise en place de conditions gagnantes pour favoriser la collaboration
    • Développer les compétences en matière d’interopérabilité au sein des réseaux
  • Création d’un espace où les entreprises en concurrence se rencontrent et échangent sur leur pratique, tout en préservant leur identité
  • Importance de présenter des études de cas de mutualisation pour inspiration et démontrer ses bénéfices
  • Incitatifs / contraintes pour initier la collaboration et la mutualisation, incluant le financement
  • Formation des conseils d’administration qui peuvent être un frein à la mutualisation

Qu’est-ce que tu aimerais qu’on sache et que l’on comprenne à propos de cet enjeu ? En d’autres termes, qu’est-ce qui n’est pas évident à discerner pour une personne extérieure ?

  • La collaboration devrait être développée dans la perspective de générer plus d’impact
  • La collaboration favorise la résilience : peut contribuer à réduire les enjeux de marge de profit en se dotant d’outils qu’on ne peut se permettre seul

Exemples de mutualisation :

  • Dynamo : lancement d’un projet de campus de la collaboration
  • Culture Cible / Data coop culture : projet de plateforme marketing numérique collaborative basée sur la mutualisation des données
  • WebTV : financement pour mutualiser une ressource avec d’autres

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Diversification des revenus pour réduire la dépendance aux subventions et assurer la pérennisation

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • Manque de compétences en vente et en commercialisation

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • Financement de départ et partenariats
  • Engagement des entreprises
  • Tension entre mission sociale et rentabilité

Qu’est-ce que tu changerais d’un seul coup de baguette magique, si tu avais la possibilité de le faire ?

  • Collaboration avec le secteur privé
  • Développement des compétences
  • Prospection et représentation
  • Répit pour les gestionnaires culturels
  • Meilleure promotion et notoriété
  • Connaissance accrue des services en économie sociale
  • Commercialisation : difficile pour les gestionnaires culturels
  • Défi pour arriver à monétiser les services

Qu’est-ce que tu aimerais qu’on sache et que l’on comprenne à propos de cet enjeu ? En d’autres termes, qu’est-ce qui n’est pas évident à discerner pour une personne extérieure ?

  • L’impact social et la qualité des services sont essentiels
  • Ne pas s’isoler et rester connectés est crucial

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Bonne gouvernance : essentielle pour les entreprises d’économie sociale
  • Une force, mais aussi une faiblesse (angle mort), si elle est négligée

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • Instaurer et maintenir une bonne gouvernance au fil du temps, malgré les changements de direction ou de conseil d’administration
  • Établir des règlements, formation des administrateurs et adoption de bonnes pratiques

De quelle façon ce thème affecte-t-il ton projet ?

  • Volonté commune d’améliorer les conditions de travail, de maintenir l’expertise et de promouvoir des politiques inclusives (EDI)

Quel est le principal enjeu en lien avec ce thème ?

  • Conflit entre les valeurs de l’économie sociale et les capacités réelles des organisations : mieux travailler ensemble, élever les standards et mutualiser les ressources
  • Sensibilisation accrue et approche progressive sont nécessaires pour que les directions et les employé.e.s perçoivent l’inclusion comme une tâche gérable
  • Respecter ses valeurs et œuvrer activement pour que les actions reflètent celles-ci

Qu’est-ce qui permettrait de répondre à cet enjeu ?

  • Les efforts doivent inclure le recrutement et l’ensemble du processus d’embauche, d’intégration et de progression des employé.e.s
  • L’accompagnement des directions et des employé.e.s clés est crucial pour faciliter le dialogue et l’action, assurer l’inclusion et les valeurs de l’économie sociale — intégrées de manière cohérente et efficace

Pistes d’analyse du CESIM

Les projets qui vous tiennent à cœur sont en réponse à des besoins pour favoriser l’accessibilité et réduire les inégalités : à l’alimentation, à un logement et à des espaces collectifs abordables, à la culture, à des infrastructures sportives, à des espaces verts, et ce, afin d’avoir des milieux de vie inclusifs et qui répondent aux besoins de nos communautés.

Et il est bien difficile de catégoriser les projets dans un seul secteur d’activité.  Les projets touchent souvent plusieurs enjeux et on l’a vu avec les Conversations montréalaises. Par exemple, il y a des projets qui touchent à la fois le logement et une clientèle spécifique ou des projets en alimentation qui touchent l’économie circulaire. C’est le cas aussi pour l’agriculture urbaine qui touche non seulement l’alimentation, mais la catégorie « verdissement » et les mouvements citoyens.

Et ce n’est pas étonnant que plusieurs projets rejoignent plusieurs thématiques, car l’économie sociale répond à différents besoins.

Dans les thématiques qui sont moins ressorties importantes, et dans lesquelles l’économie sociale joue un rôle et pourrait aussi contribuer encore davantage :

  • Le secteur récréotouristique
  • La santé, mobilité et de vieillissement de la population
  • L’innovation sociale
  • Le numérique

Il y a 10 ans, on ne parlait pas autant de… et les projets ne se préoccupaient pas autant de… :  

La transition socioécologique
 :  vos projets sont plus nombreux à apporter directement des solutions pour réduire et réemployer (projet d’économie circulaire, de partage d’équipement, de réparation, etc..) et/ou ont tous intégré une conscience et une pratique tenant compte de l’urgence climatique et de nouvelles pratiques.

Les changements démographiques : le vieillissement démographique vous préoccupe autant pour les défis et les opportunités qu’il pose pour répondre aux besoins d’une population vieillissante qu’auprès des jeunes et des nouvelles générations qui seront moins nombreuses et qui ont aussi d’autres motivations (urgence climatique, approches différentes au travail).  Ces changements démographiques présentent des défis beaucoup plus urgents qu’il y a 10 ans en termes d’attraction et de rétention de la main‑d’œuvre et de capacité à maintenir les services des organisations.

La santé mentale : une pandémie qui a laissé des traces, combinée à des sources de stress divers (situation économique et écologique incertaine, rapport au travail) ont laissé des marques tangibles et ont autant des effets sur les équipes, les directions que sur les clientèles desservies par les entreprises d’économie sociale. Plus de projets tiennent compte de ces dimensions et vous êtes plus nombreux à exprimer ou à déceler ces enjeux.

Conversation Nord :

Créer un milieu de vie complet, la mobilisation citoyenne, notamment la lutte à la pauvreté et à l’exclusion, pérenniser les liens sociaux, l’ancrage local.

> Nos observations : La question des milieux de vie s’est particulièrement démarquée dans ce territoire par rapport aux autres Conversations tenues dans le Sud, l’Est ou l’Ouest.

Conversation Ouest :

Développer des partenariats avec le secteur privé — développement d’affaires ou maillages avec d’autres organisations — pour le partage de bonnes pratiques et explorer des opportunités de collaboration.

> Nos observations : Les entreprises d’économie sociale présentes ont exprimé la volonté de se développer, de croître. Elles cherchent des partenaires potentiels, issus du secteur du privé et du milieu de l’économie sociale. Il y a une volonté de se structurer davantage.

Conversation Sud :

Visibilité, reconnaissance et communications — diffusion des activités offertes, faire valoir le modèle, susciter de l’engagement. On note une volonté de modifier les pratiques institutionnelles et de changer les mentalités envers l’économie sociale.

> Nos observations : Les entreprises d’économie sociale présentes lors de cette Conversation souhaitent plus de reconnaissance de la part du politique et des citoyen.ne.s sur leur rôle et leur contribution au sein de la communauté.  Les partenariats, la collaboration et la mutualisation entre entreprises d’économie sociale ont aussi été abordés.

Conversation Est :

Développement local et territorial — mise en réseau, collaborations- avec notamment le désir de favoriser les circuits courts et l’accessibilité dans le secteur d’alimentation.

> Nos observations :  On remarque une volonté marquée pour accélérer le développement local, qu’il s’agisse d’infrastructures mutualisées (locaux pour entreprise d’économie sociale), de mettre en place des circuits courts d’approvisionnement et de distribution et d’autonomiser ce territoire et ses communautés.  C’est aussi ici que nous avons décelé un fort sentiment d’appartenance à l’Est de Montréal ; c’est là qu’on a le plus souvent fait référence à « l’est de Montréal » et pour « l’est de Montréal » dans les contributions que nous avons documenté.

Et la transition écologique dans tout cela ? 

La question de la gestion des matières résiduelles et de la protection de l’environnement ont été plus évoquées dans la Conversation du Nord que dans les autres territoires. Les autres territoires (Sud et Est) nous ont parlé davantage d’économie circulaire et de circuits courts. C’est la Conversation Ouest qui a le moins évoqué les questions de la transition écologique.

  • Nous n’avons jamais été aussi connectés… mais aussi isolés ! C’est pourquoi, vous avez été si nombreux à nous dire et redire combien ces conversations ont été bénéfiques pour tisser des liens en « réel », pour échanger des pratiques, initier des collaborations. Cela se voit aussi dans les organisations et les projets que vous menez : des équipes et des directions surmenées et des populations qui ont des enjeux de santé mentale accrus, tant en termes d’isolement, d’anxiété ou de détresse psychologique. Vous l’avez évoqué autant pour les jeunes, les artistes, les personnes âgées, les personnes sur le marché du travail.
  • Nous voulons revitaliser nos quartiers… mais nous souhaitons éviter la gentrification et une crise concernant l’abordabilité : vous avez tous et toutes à cœur de faire de Montréal un endroit où il fait bon vivre, vous souhaitez revitaliser vos quartiers et favoriser la mixité. L’enjeu : l’essor des quartiers vient aussi avec un revers : l’abordabilité qui n’est plus au rendez-vous !
  • Nous voulons collaborer… mais force est de constater que les mécanismes de financement incitent à la compétition : des appels de projets à répétition, des financements de courte durée, des petits budgets pour opérer… et des coûts qui augmentent sans cesse, placent les organisations et les entreprises dans des positions difficiles pour tirer leur épingle du jeu et envisager un changement d’échelle.

La mobilisation et la gouvernance : Comment arriver à développer et maintenir nos instances vibrantes ? Mobiliser les bénévoles, les conseils d’administration autant pour l’avenir de la mission de l’organisation que pour son développement (changement d’échelle et autres) demeurent des enjeux.

Le financement des projets et la pérennisation de vos activités demeurent la principale inquiétude. Comment peut-on se développer lorsqu’on a si peu de prévisibilité financière sur les années à venir, sur les perspectives de financement, notamment avec des appels de projets à répétition, un financement à très court terme, et de plus en plus de bailleurs de fonds et partenaires financiers différents et ce, avec des redditions de comptes toujours plus lourdes ? Ce que vous nous avez dit pour y remédier : Donner une prévisibilité à plus long terme par des programmes de financement sur une plus longue durée, un financement de base ou à la mission accrue pour des organisations qui desservent des populations vulnérables ou qui répondent à des besoins urgents, une plus grande valorisation de l’impact social et économique de l’économie sociale et une plus grande capacité à mesurer cet impact.

Les Conversations ont ouvert plusieurs possibilités de développement, mais quelques-unes ont traversé nos conversations ou nous font réfléchir autrement sur des enjeux :

  • La commercialisation : Cet enjeu a suscité beaucoup d’intérêt des personnes participantes aux Conversations.  Autant les équipes que les conseils d’administration sont soucieux de mieux commercialiser leurs produits et services.  Cela se traduit par un souhait d’acquérir de nouvelles compétences pour promouvoir et présenter leur offre de service et travailler leurs techniques de vente. Les entreprises d’économie sociale structurent de plus en plus leur offre de services, et il y a là encore un potentiel de développement. Et le CESIM et ses partenaires peuvent certainement continuer d’y jouer un rôle dans les prochaines années !
  • Le changement d’échelle : Plusieurs des stratégies qui ressortent des conversations touchent le changement d’échelle (mesure d’impact, mutualisation, collaboration), même si, du même coup, on manque de moyens pour arriver à le faire ou certains nous ont même dit qu’ils n’aimaient pas ce terme.  Mais il est aussi possible de changer d’échelle et que notre entreprise reste de la même taille ! En effet, s’associer ou collaborer avec d’autres pour se concentrer sur l’une de nos activités que l’on fait bien, c’est aussi une façon de pérenniser ses activités et une stratégie de changement d’échelle.
  • Le rapport aux médias et à l’information : Comment peut-on se réapproprie nos espaces d’informations ? Qui parle de nous et comment ? Avons-nous un rôle à jouer et un travail à faire pour favoriser des espaces de diffusion et d’informations locales ? Utiliser la force du mouvement pour soutenir nos médias d’information indépendants et d’économie sociale est une piste prometteuse pour valoriser l’économie sociale.
  • L’abordabilité : Comment les parties prenantes peuvent protéger certains lieux (par exemple des espaces collectifs, des bâtiments patrimoniaux et industriels) ou développer du logement communautaire et abordable pour assurer la vitalité d’un territoire ? Cet enjeu est ressorti dans toutes les conversations et il y a des moyens à notre portée et à développer pour y arriver.
  • L’identité au mouvement de l’économie sociale : On dénote un fort sentiment d’appartenance dans l’Est de Montréal. Et si on travaillait encore davantage ce fort sentiment d’appartenance pour le développer au sein du mouvement de l’économie sociale ? Plus de maillages, de réseautage et de collaboration entre les entreprises d’économie sociale peuvent-ils être la solution pour accroître le sentiment d’appartenance au mouvement et ainsi favoriser la pérennité de nos entreprises et de nos projets ? Si on travaillait encore plus ensemble, on serait tellement plus forts !
  • Les alliances : Plein d’alliances possibles pour répondre à des enjeux urbains et vous avez été nombreux à nous dire à quel point ces conversations vous ont plu et vous ont permis de nouer des contacts et envisager des collaborations potentielles. Et les collaborations sont possibles non seulement entre entreprises d’économie sociale, mais aussi avec le secteur privé, avec la Ville de Montréal et des institutions publiques. Comment maintenir ce momentum pour créer des « consortiums », de la collaboration entre entreprises et projets d’économie sociale, et entre les territoires, au-delà des arrondissements et des quartiers ?

A la Grande Conversation montréalaise, on a aussi fait un retour sur d’autres initiatives qui avaient eu lieu dans le reste du Québec dans le cadre de la tournée du Chantier de l’économie sociale en préparation du Sommet sur l’économie sociale prévu en 2025.  Voici quelques constats exprimés par le Chantier de l’économie sociale, lors de cette Grande Conversation montréalaise :

  • Les thématiques qui ont émergé à Montréal résonnent beaucoup avec les thématiques soulevées dans d’autres régions du Québec : par exemple : gentrification vs. revitalisation, le logement et l’immobilier collectif ainsi que la préoccupation à l’égard des médias locaux.
    • Il y a des exemples inspirants et des leçons apprises à Montréal qui peuvent inspirer d’autres régions et vice-versa.
    • Il faut cultiver l’ambition dans le mouvement de l’économie sociale : s’affirmer et travailler davantage ensemble, développer toujours plus nos capacités, nos projets et nos entreprises et oser changer d’échelle.

      Et il faut miser sur le potentiel transformateur de l’économie sociale ! On se dirige vers un Sommet de l’économie sociale en 2025 ! Misons sur notre capacité à nous rassembler, à faire connaître davantage la contribution de l’économie sociale et à développer des solutions innovantes pour répondre aux enjeux de société qui nous touchent.

Les apprentissages et les citations de l’équipe

« J’ai été touchée par la mobilisation, l’engagement et l’enthousiasme des participants et participantes aux Conversations montréalaises sur l’économie sociale.  Une telle démarche démontre la vitalité du mouvement de l’économie sociale et de nos territoires à répondre à des enjeux qui nous concernent pour faire de Montréal une ville inclusive et solidaire.  Je reste profondément marquée par le besoin d’échanger, de réseauter et de collaborer des personnes qui sont venues à notre rencontre lors de ces Conversations. Cela démontre l’importance d’avoir des espaces et des lieux de concertation et de collaboration pour que les projets se développent, prennent de l’ampleur et rayonnent.  L’économie sociale est un modèle d’avenir, et il faut continuer à lui offrir les conditions pour qu’elle se déploie encore davantage dans nos communautés et nos territoires, pour le bien commun de tous et toutes. » — Anyle Coté, directrice générale

« Les Conversations montréalaises m’ont permis d’apprécier la capacité de l’économie sociale à se mobiliser afin de venir répondre à des besoins non comblés des communautés et des membres. La volonté du milieu de se concerter et trouver des solutions aux enjeux territoriaux est ressortie des événements tenus aux quatre points cardinaux de l’Île de Montréal. La volonté de l’économie sociale et la concertation des acteurs qui ont font partie à vouloir être une solution intégrante de la transition socioécologique a aussi été mis de l’avant. » — Alex Delorme, coordonnateur de l’équipe de projets

« Les acteurs et actrices du mouvement de l’économie sociale ont à cœur d’échanger leurs pratiques et leurs expériences, animé.e.s par la volonté de trouver des pistes de solution pour pérenniser et développer leurs modèles d’affaires. » — Laetitia Laronze, responsable des communications

« J’ai remarqué que dans chaque conversation que nous avons organisée, les participants ont mentionné le besoin d’avoir accès à des événements de ce type pour avoir la possibilité de rencontrer, et de parler à d’autres acteurs de l’économie sociale, notamment ceux qui ne connaissent pas ou peu. » – Clara Faure, coordonnatrice administrative

« Les Conversations montréalaises sur l’économie sociale ont démontré la force et le dynamisme de l’écosystème de l’économie sociale montréalaise. Elles ont réuni des entreprises œuvrant dans une grande diversité de missions et d’activités qui se rejoignent dans leur volonté de répondre aux besoins de leurs communautés, plus largement, à créer des conditions favorables pour mieux vivre. » — Elisabeth Beaulne-Morin, chargée de projets, Économie sociale.

« Une belle façon de rencontrer des citoyens et entrepreneurs de partout à Montréal avec un florilège d’idées pour améliorer nos milieux de vie. » — Hugo Dourson, chargé de projets, Économie sociale

« Malgré les défis et les difficultés de la situation socio-économique actuelle, l’économie sociale est un modèle économique résilient dont la volonté de croitre est palpable. » — Marie-Gabrielle Lavoie, chargée de projets, Économie sociale


REMERCIEMENTS À NOS PARTENAIRES

Le CESIM remercie toutes les organisations qui ont collaboré à la réalisation de ces conversations – tout particulièrement le réseau PME MTL, Transition en commun, la CDC de la Pointe, Destination travail du sud-ouest de Montréal, la CDEC Lasalle-Lachine – sans qui ces conversations n’auraient pas eu la même portée.

Merci aussi à nos partenaires financiers qui soutiennent le travail du CESIM : la Ville de Montréal, le Gouvernement du Québec et la Fondation Lucie et André Chagnon.